Montréal-Trudeau: des bornes populaires

Publié le par Les voyages wow !

 

Bonne nouvelle pour les passagers canadiens qui atterriront à Montréal-Trudeau... (Photo fournie par Aéroports de Montréal)

Agrandir

Photo fournie par Aéroports de Montréal

Nathaëlle Morissette
La Presse

Bonne nouvelle pour les passagers canadiens qui atterriront à Montréal-Trudeau après avoir profité de leurs vacances à l'étranger: ils risquent d'attendre beaucoup moins longtemps à la douane de l'aéroport.

L'implantation, le 5 juin, de 18 bornes libre-service a réduit considérablement la longueur des files d'attente, car elles permettent aux usagers de franchir quatre fois plus vite la douane canadienne.

C'est du moins ce qu'affirme James Cherry, président-directeur général d'Aéroports de Montréal (ADM). «Au total, le temps d'attente est réduit, a-t-il affirmé au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse. Nous avons un rendement de quatre pour un.» Pendant qu'un voyageur passe devant un douanier, quatre autres peuvent faire un passage automatisé à la borne. «Maintenant, les agents voient le bout de la file, même en période de pointe quand plusieurs vols arrivent en même temps», ajoute Dominique McNeely, porte-parole de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

En trois semaines, un peu plus de 50 000 voyageurs ont opté pour ces nouveaux douaniers virtuels. Seuls les détenteurs d'un passeport canadien ou d'une carte de résident permanent peuvent utiliser ces guichets. Ainsi, selon ADM, près de 60% des usagers qui sont en droit d'utiliser ces bornes y ont eu recours.

Selon des données compilées par l'ASCF, les voyageurs qui ont atterri au cours des deux dernières années à Montréal-Trudeau ont dû faire preuve de plus de patience que ceux qui ont débarqué dans les autres aéroports du pays. C'est pour perdre ce titre peu enviable que ADM a décidé d'investir 4 millions pour l'implantation de ces machines. Celles-ci ont d'abord été testées dans le cadre d'un projet-pilote mis en place en décembre 2009 à l'Aéroport de Vancouver.

Le syndicat inquiet

Pour sa part, le Syndicat des douanes et de l'immigration n'est toujours pas séduit par la nouvelle technologie. Selon le président, Jean-Pierre Fortin, la diminution des files de voyageurs pourrait être de courte durée. Avec l'installation des guichets libre-service, il craint que l'Agence des services frontaliers décide de réduire le nombre de douaniers aux guérites. L'Agence, rappelle-t-il, a l'intention de supprimer 1351 postes au cours de la prochaine année.

M. Fortin craint également que ces douaniers virtuels permettent à des voyageurs fautifs de passer entre les mailles du filet. C'est que les voyageurs n'ont qu'à insérer dans la borne leur passeport, leur carte de déclaration dûment remplie et les reçus d'achats faits à l'extérieur du pays. Puis, ils doivent répondre à quelques questions et se présenter ensuite devant un agent des services frontaliers qui vérifiera leurs documents. «Une machine ne peut pas détecter le niveau de nervosité de quelqu'un», souligne-t-il en rappelant que les douaniers reçoivent une formation de 18 semaines avant de se retrouver à la guérite.

Pour sa part, Dominique McNeely assure que l'ASCF ne fait «aucun compromis sur la sécurité». «Depuis l'installation des guichets, il y a eu des saisies parmi les voyageurs qui étaient passés par les bornes.» Et en ce qui concerne la possible réduction du nombre de douaniers, M. McNeely a assuré que la priorité de l'Agence était de faire traverser les voyageurs le plus rapidement possible. «Mais je ne peux pas spéculer sur l'avenir», a-t-il souligné.

Publié dans Aéroports

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article